
Après plusieurs années passées dans l’industrie du sport à m’occuper de développer les collections textiles de marques outdoor, j’ai décidé d’aller voir du coté du terrain. Pour un Chef de produit, le terrain représente plus souvent le magasin de sport ; on y observe présentation des produits, marques concurrentes, acheteurs et vendeurs. Mais le terrain dont j’ai décidé de me rapprocher est celui du jeu. Aussi indispensable que le terrain d’achat, il est malheureusement moins fréquenté par des Product managers trop occupés à remplir de stratégiques tableaux Excel et de dithyrambiques présentations Powerpoint. C’est pourtant celui des émotions, des rencontres, du plaisir et de l’effort, des idées et des visions…
Au départ, mon terrain de jeu n’était qu’une interminable langue de bitume sans charme ; le quotidien des marathoniens. A 30 ans, à mon grand étonnement, lassé de courir après un ballon, j’avais décidé de le remplacer par du vent. En perdant une balle capricieuse, j’avais gagné une amie fidèle. La course à pied est cette vieille copine ignorée pendant des années mais que vous redécouvrez un jour, à la lumière d’une épreuve. Après quelques années, conquis, j’ai souhaité varier les efforts et les parcours. A la course à pied, j’ai ajouté natation et vélo ; par un bel après-midi d’automne, je suis devenu un ‘‘homme de fer’’. Au bitume, j’ai ajouté sentiers de randonnée et de montagne ; je suis alors tombé dans le monde de l’Ultra.
Ce retour à la terre s’accompagne de nouveaux challenges personnels et professionnels. Le premier défi est cette aventure en Thaïlande. Je me lance dans ce projet comme sur un sentier de trail. Il s’agit de prendre du plaisir, de renouer avec la terre, avec soi-même, et de partager avec les autres. Ce défi en appellera d’autres bien sur. En gardant toujours à l’esprit que le plus important, finalement, n’est pas l’objectif mais le chemin.